Nous avons la grande chance d’être au milieu du parc de la Serralada Litoral car cela nous permet de pouvoir aller nous promener chaque jour sans avoir à prendre la voiture. Et çà, cela change la vie des chiens et des humains !
Les arbres sont nos compagnons de promenade et je vais vous parler, entre autre, de notre ami le chêne-liège.
Avez-vous du temps ?
Car pardonnez toutes les digressions que vous trouverez dans ce texte, mais il me donne l’occasion d’expliquer pourquoi, alors que nous avions une vie parisienne confortable et trépidante, nous avons choisi de nous retrouver à la campagne avec nos trois chiens dans l’arrière-pays barcelonais.
L’arrivée d’Aitch, en 2012, a déclenché une métamorphose qui n’a eu cesse de s’amplifier toutes ces années. Nicolas Cornier, mon sage professeur d’éducation canine, nous disait que le fait d’avoir un chien pousse les murs et qu’à moment donné, on a envie de les casser pour avoir plus d’espace. C’est exactement ce qui s’est passé. Nous avons d’abord exploré le Bois de Vincennes qui, par le caractère de Aitch, est devenu trop étroit. Alors nous avons commencé à explorer les forêts domaniales autour de Paris, Fontainebleau, Armainvilliers, Ermenonville et enfin ce fantastique séjour en Normandie.
Le retour à la réalité citadine a commencé à me peser et l’obsession de la forêt et de la nature est devenue de plus en plus forte.
Même si ma rupture avec l’entreprise, où j’étais depuis plus de 10 ans, a été assez violente par sa soudaineté et par le manque de compréhension, je me suis rendu compte qu’elle a été salutaire car j’étais proche du burn-out. Cela s’est confirmé lorsque j’ai trouvé un autre poste quasi immédiatement. Celui-ci était passionnant mais ne correspondait plus à cette « slow-life » à laquelle j’aspirais.
La formation d’éducateur canin que j’ai suivie et notre départ en Normandie nous a permis de vivre une année fantastique près de la nature et a confirmé qu’il était temps de passer à autre chose. Il était impossible de revenir à Paris et de reprendre cette vie que nous avions vécue pendant 25 ans…
Nous avons donc décidé de partir à Barcelone pour commencer à ralentir le rythme mais nous avons trouvé très rapidement la maison où nous vivons. La décélération est donc devenue évidente et nous la vivons avec bonheur chaque jour.
La famille s’est agrandie, l’art du potager s’avère passionnant, la grande cuisine, que nous avons aménagée, m’a permis d’affiner et améliorer mes talents culinaires et Jason peut travailler à son rythme en regardant les arbres autour de lui.
Mais le premier plaisir du matin est celui de la promenade avec les trois frères.
Il y a une multitude de petits chemins que nous pouvons explorer (nous en découvrons de nouveaux très régulièrement) mais nous adorons le chemin principal et les chiens encore plus car ils vont et viennent en haut, en bas, à droite, à gauche, en avant, en arrière.
J’aime particulièrement passer par ce chemin car cela me permet de passer à côte d’un arbre qui a été épargné lors du tracé. C’est un beau chêne liège qui semble avoir un certain âge et qui a une très belle forme.
Il est là à regarder tout ce qui se passe sur ce chemin. Parfois, il reste sur lui des traces de courses et rallyes qui sont organisés dans le coin. Mais il reste toujours là majestueux et stoïque.
Il a la chance de profiter du soleil de la matinée et nous ne manquons pas de le saluer chaque fois que nous passons près de lui. Cela peut paraître très bête mais j’aime saluer notre ami même si je suis peu enclin à la spiritualité.
Cela me fait penser à notre amie Dominique qui n’a pas eu le temps de connaître Can Pit-Roig mais qui m’accompagne chaque jour.
Dominique parlait beaucoup d’arbres à la fin de sa vie. Elle s’était énormément rapprochée de la nature et sa dernière exposition à Bordeaux était un véritable hymne.
Elle m’avait dit, lors de sa visite en Normandie, qu’elle me retrouvait dans cette nouvelle vie car le Alain des hôtels n’était pas celui qu’elle connaissait. J’approuve complètement car moi aussi, je préfère cet Alain campagnard et plus contemplatif. 🙂
Cette salutation à l’arbre est ma manière de lui rendre hommage.
La salutation à un arbre peut vous plonger dans un état introspectif et le partager par l’écriture est agréable.
Les ami (e)s qui sont restés en ville doivent aussi se demander qui je suis devenu et petit à petit la distance s’installe. Mais je suis tellement heureux que nous ayons fait ce grand saut, regarder les oiseaux dans le jardin, les écouter, surveiller les pousses dans le potager, dire bonjour aux arbres, voir nos chiens tellement épanouis, accueillir nos hôtes et leur faire découvrir ma cuisine, Jason et moi buvant tranquillement le café avec mes biscuits faits maison…
Est-ce que cela vous tente ?