Il y a dix ans, quand nous habitions un deux pièces à Paris, si quelqu’un m’avait dit que j’allais bientôt quitter la ville et vivre à la campagne pour scruter ma station de météo connectée et écouter les oiseaux, je ne l’aurait pas cru.
Mais nous voici, et je n’ai aucun regret.
Avec un jardin d’un demi hectare au cœur d’un parc naturel, nous avons pas mal d’oiseaux qui nous rendent visite. Au début j’utilisais une app appelée ChirpOMatic afin de les identifier, mais elle n’était pas très précise, et souvent, ne trouvait pas. Puis il y a deux mois, une amie m’a parlé de l’app gratuite Merlin BirdID, et tout a changé.
L’app est étonnement efficace pour identifier des oiseaux, et en six semaines seulement nous avons enregistré plus de trente oiseaux différents dans le jardin. C’est probablement plus que l’on entend dans le parc même, car notre jardin mélange des espaces sauvages, ouverts et des parties plus couvertes, avec des buissons, arbres et fleurs qui ne sont pas possibles sans arrosage.
C’est tôt le matin que cette chorale naturelle chante le plus fort, et certains oiseaux ont un chant incroyablement détaillé et créatif. Regardons ceux que nous avons entendus jusqu’à ce jour.
Nous connaissions déjà les martinets – ils reviennent chaque année et font un nid sous une tuile du toit du porche. Leur cri est très fort, et la vitesse de leur vol est impressionnante.
Ce qui nous a surpris est qu’il n’y pas juste un seul espèce de martinet – MerlinID a également identifié un martinet à ventre blanc (ou ‘alpin’ en anglais). Dommage qu’ils ne mangent pas plus de moustiques 😕
Je croyait que les merles étaient assez ordinaires, et ils créent un vrai bazar dans le potage, mais leur chant est fabuleux. C’est également le cas pour le pinson des arbres, le rouge-gorge et le troglodyte mignon – leur chant est épatant, et nous l’entendons presque tous les matins (ils chantent très fort !).
Le chant d’un pigeon est très reconnaissable, mais cela ne fait que deux ans que nous avons appris à reconnaître celui du loriot. On dirait presque le chant d’un oiseau tropical – c’est très exotique.
Le chant particulier de la fauvette à tête noire est singulier aussi, mais celui du serin, de la sittelle torchepot et le roitelet triple-bandeau étaient nouveaux pour nous. Ce ne sont pas vraiment des oiseaux connus en ville.
Nous avons aussi beaucoup de types de mésanges – je pensais qu’il n’y avait que des mésanges bleues, mais nous avons aussi des mésanges noires, huppées, charbonnières, et à longue queue (également appelée ‘orite’), toutes avec un chant différent. Fascinant.
Plus on descend dans la liste, plus les oiseaux sont entendus rarement (à part le geai des chênes – celui-ci je l’ai rajouté manuellement, car il ne chante pas vraiment mais on le voit beaucoup). Au fil des semaines, il est surprenant de voir de nouveaux oiseaux s’ajouter quasiment quotidiennement, surtout des oiseaux avec des drôles de noms qui m’étaient inconnus, comme le grimpereau des jardins et quatre oiseaux de la famille des ‘warblers‘ en anglais, mais qui ont des noms complètement différents (et merveilleux) en français – le pouillot de Bonelli, l’hypolaïs polyglotte, la fauvette des jardins et la fauvette mélanocéphale 🤩
C’est bien aussi de voir en photo un chardonneret élégant (quel nom !), un oiseau que nous voyions souvent sans pouvoir l’indentifier, et de savoir que ce n’était pas un pic vert que nous entendions souvent mais un pic de Sharpe (en anglais, un Iberian green woodpecker).
La bien-nommée grive musicienne et rossignol philomèle sont connus pour leur chant mélodieux, mais nous avons rajouté manuellement la bergeronnette, car elle ne chante pas (mais nous amuse beaucoup avec ses petits sauts).
Et même en fin de liste, certains des oiseaux sont des visiteurs réguliers, comme la pie bavarde et le bruant zizi (j’adore ce nom) qui a été découvert pour la première fois en 1766 (merci Wikipedia).
Par contre, le rougequeue noir ne vient pas nous voir très souvent, et bizarrement le moineau domestique est entendu plus dans la ville d’à côté de chez nous.
Voilà donc les 33 oiseaux que nous avons reconnus jusqu’à maintenant ! J’imagine qu’il y en aura d’autres au fil des saisons, et je ne me lasse pas de les identifier et voir leur photos – beaucoup sont très bien cachés dans les arbres.
Peut-être que vous voudrez télécharger l’app MerlinID et faire des essais pendant votre séjour chez nous !
Je vous laisse avec une photo du loriot, notre oiseau chéri pour son chant et son plumage jaune. C’est un oiseau timide qui arrive au printemps et annonce le beau temps à venir. Ça fait toujours plaisir 🙂
BONUS !
Depuis l’écriture de cet article, quatre nouveaux oiseaux sont passés nous voir :
— l’engoulevent d’Europe, seulement entendu à la tombée de la nuit, et très bien caché,
— l’hirondelle rustique, pour tenir compagnie à tous les martinets que nous avons,
— le pic épeiche, très bruyant quand il veut l’être, et
— le moineau friquet, trop mignon !